L’honneur syrien face au déshonneur ivoirien

En ce 4 août 2019, les médias étrangers nous rapportent qu’Asma, l’épouse du président Bachard El Assad salue la résilience du système de santé syrien face aux sanctions étrangères. En effet, après un an de traitement dans les hôpitaux syriens, la Première dame, 44 ans dans quelques jours, a déclaré être totalement guérie d’un cancer du sein. Elle profite de sa rémission pour saluer la qualité des infrastructures médicales et le travail des médecins de son pays. «Mon périple s’est terminé […] Dieu soit loué, j’ai totalement vaincu le cancer» (…) «Je veux saisir cette occasion pour encourager toutes les femmes qui ont atteint la quarantaine à faire des dépistages chaque année» (…) «Après huit années de guerre, et malgré les sanctions qui mettent en difficulté les équipes et les infrastructures médicales [syriennes], les traitements sont restés accessibles et nos docteurs sont pleinement impliqués, avec les ressources disponibles», a-t-elle expliqué, ajoutant par ailleurs que les efforts d’Etat devaient continuer pour améliorer en permanence la qualité des soins sur le territoire syrien.

Ainsi, les Syriens, malgré tous les bâtons dans les roues opposés par les occidentaux, ont su maintenir leur système de santé. Ce sont des lions, ils sont indomptables. Les africains, les Ivoiriens, à côté… c’est triste à dire, ce sont des veaux que l’on amène à l’abattoir. Il n’y a personne pour résister à la corruption, personne pour désirer ardemment sortir le pays du marasme. Et que dire de tous ces combattants du clavier qui ne savent que renvoyer dos à dos Ado, Bédié ou Gbagbo, comme si on pouvait les disposer sur le même échiquier. Idem pour ceux qui promeuvent le retour de Soro dans la grande réconciliation nationale.

Allez-y, creusez, creusez les nids des serpents pour qu’ils soient bien à l’aise chez vous. Remplacez ceux qui ont fait fortune en broutant la laine sur le dos des ivoiriens par des gens aux mains pleines de sang et aux comptes en banque fait d’argent détourné.
La réconciliation, si Soro avait été traduit à la place de Laurent Gbagbo devant une CPI véritablement au service de la justice, n’aurait-il pas été condamné? Au lieu de cela, ce monsieur est en France depuis le mois de juin, espérant parait-il qu’il sera bientôt reçu par son ancien patron, celui-là même dont il a salué le renversement et l’arrestation.

Aujourd’hui, à l’ère de la réconciliation, suffit-il de dire « pardon, pardon » pour être crédible et pardonné? Débiter chaque semaine des paroles pieuses telles celles qu’il vient de mettre en ligne « Chers Frères et Sœurs Chrétiens et Chrétiennes, Chers Amis du Christianisme, Pour toutes les familles que nous connaissons, surtout celles qui rencontrent des difficultés. Qu’elles soient un lieu d’écoute, de partage, de réconfort et d’amour, nous t’en prions, Seigneur.
Bon dimanche à toutes et à tous.Guillaume K. SORO »
Soro se rappelant, mais un peu tard les intentions de prière de l’église catholique, pense qu’il peut jouir d’un blanchiment express de son passé de rebelle et de sanguinaire !

Alors qu’il a été dans la cour des grands en tant que rebelle/associé, puis PAN, s’est-il dépensé sans compter pour que les ivoiriens accèdent au minimum garanti par l’Économiste aux promesses non tenues, en matière d’accès à la santé ? S’est-il insurgé de voir son nouveau patron s’envoler en France pour se faire soigner au moindre coup de vent, au lieu de demander que les soins soient accessible à tous dans le pays ? cette grande première dame syrienne, de nationalité anglaise, malgré l’embargo, malgré les difficultés, est restée et a pu compter sur un pays qui continue à vouloir le bien et la santé de ses citoyens.

Tous ces gens qui espèrent accourir à Bruxelles pour réécrire une histoire douce, sans effusion de sang, se racheter, pourquoi les prendrions-nous au sérieux maintenant? Pourront-ils enlever le poids de 8 ans de prison, de mauvais traitements, de calomnies et de mensonges? C’est du vent, ces gens-là,  ce n’est rien que du vent. Ne les prenez pas au sérieux; ils ne méritent que mépris et un procès digne de ce nom pour tout le mal qu’ils auront occasionné aux Ivoiriens et à celui qu’ils avaient élu.

Face à des bondieuseries faciles, cette attitude de vouloir tourner la page, -grâce à une gomme magique « réconciliation » qui aurait réussi à tout effacer-, sonne comme une insulte à l’Éternel et son honneur.  C’est se moquer de l’état du pays, un pays ruiné, déstructuré, endetté. Se permettre d’invoquer la réconciliation, alors qu’on a tout fait pour semer la zizanie, répandre le sang, et se remplir les poches indument, tranquillement assis dans son fauteuil. Puisque Soro a étudié les Écritures avant de leur tourner le dos, rappelons-lui que Juda a définitivement quitté le cercle des disciples, trouvant que son geste ne pouvait être rédimé.

Le minimum que l’on puisse attendre d’un politicien repenti, c’est qu’il quitte la politique et se reconvertisse dans des œuvres bonnes pour racheter son passé d’assassin, de voleur et de menteur.
Shlomit Abel