Gervais Mboumba Un décès passé inaperçu.
Plusieurs fois je lui a écrit, lui ai laissé des messages sur skype, et toujours pas de réponse; sur FB, idem, aucun de ses comptes n’était actif; alors ce soir, je fais une recherche google, et j’apprends que mon ami, mon cher Gervais est décédé dans la solitude, le désespoir, peut-ête. En janvier, il m’avait partagé le départ de sa compagne, qu’il était de nouveau sans travail, mais il semblait toujours entre l’écriture de deux livres, deux morceaux de guitare… »Ça va, ne t’inquiète pas, je vais rebondir », me disait-il…
Adieu Gervais, mon ami de lutte, mon compagnon de route, ton silence m’a surpris, ton absence me laisse sans voix… heureusement qu’il nous reste toutes tes chansons enregistrées sur you Tube. Comme je ne te trouvais pas en ligne, avec Eliahou, nous t’écoutions chanter, avec cet inénarrable accompagnement de guitare, très personnel, reconnaissable entre tous; mais sans savoir que ta voix enregistrée ne reflétait plus le monde des vivants, mais celui des morts. Tu as rejoint tous ces témoins qui maintenant avec toi crient « Justice ! »
Et je ne connais même pas l’adresse de tes deux filles restées au Congo Brazzaville…
Shlomit
voici ce que j’ai pu glaner sur un site
NECROLOGIE/DIASPORA : DÉCÈS DU RÉSISTANT POLITIQUE CONGOLAIS GERVAIS MBOUMBA
Apprendre le décès d’un ami ou d’un compatriote est toujours triste et douloureux – notamment quand il intervient à l’étranger, loin de sa terre natale – dans des conditions de solitude absolue. Nous venons d’apprendre le décès de feu Gervais MBOUMBA, un frère de lutte qui vivait au Canada, décès survenu autour du 12 février 2017. Voici en substance le texte reçu sur mon smartphone ce 27 février 2017 :
LA DIASPORA CONGOLAISE DE BRAZZAVILLE AU QUEBEC EN DEUIL !
La diaspora et la communauté congolaise de Brazzaville au Québec (Canada) ont le regret de vous annoncer le décès de l’activiste et opposant au régime dictatorial du Congo-Brazzaville (Sassou Nguesso) monsieur Gervais MBOUMBA dans son appartement dans la ville de Sherbrooke. Décédé il y a environ deux semaines aux alentours du 12 février, ce sont les voisins qui ont alerté les services de police, suite à sa disparition depuis un certain temps. Les causes de son décès ne sont pas encore connues. Il a été enterré il y a quatre jours, le 22 février – suite au fait qu’il a été déclaré sans famille. Paix à son âme. Veuillez relater la nouvelle dans la diaspora, s’il vous plaît, histoire de faire parvenir la nouvelle à ses parents au Congo-Brazzaville. Merci.
L’homme avait une amie canadienne – même cela ne suffit pas à constituer une famille. Il semblerait qu’ils se soient séparés. C’est ce qui expliquerait que personne ne se soit rendu compte très vite du décès. Il est à peu près certain qu’il a été enterré dans des conditions sommaires. Le gouvernement congolais gagnerait à chercher les causes de son décès voire à réclamer que son corps soit rapatrié au Congo pour que le de cujus ait des obsèques dignes de ce nom. Lorsque la famille est absente, il revient à la communauté ou à l’Etat de pallier à cette lacune. Gervais MBOUMBA a peut-être été enterré sans autopsie préalable, étant donné que le corps était en décomposition et surtout parce que l’homme était déclaré sans famille. On ne saura certainement jamais pourquoi il est mort. En l’absence de la famille, le Congo a juridiquement l’autorité nécessaire pour exiger une enquête à l’Etat canadien afin que la lumière soit faite sur les causes du décès de notre défunt frère Gervais MBOUMBA.
Certes, le gigantisme urbain rend les fréquentations physiques très compliquées en Occident mais ce paramètre peut être contrebalancé par l’existence des moyens de transport divers et variés en Europe, de sorte que rendre visite à un concitoyen de temps en temps soit possible. Mourir seul, sans que personne ne s’en rende compte est un indicateur de solitude. Les diasporas africaines en général, congolaises en particulier, devraient trouver le moyen de s’organiser, de se regrouper et de se rassembler plus souvent, de façon à se rendre visite les uns les autres. Il ne faut pas que l’Occident nous fasse perdre notre sens atavique de solidarité et notre esprit grégaire : nous sommes des Bantous ; notre esprit grégaire ne doit pas disparaître à cause de l’individualisme occidental.
Nous présentons nos condoléances à la famille de feu Gervais MBOUMBA. Il est regrettable que la diaspora congolaise du Québec ne se soit pas battue pour que le corps de notre défunt frère Gervais Mboumba soit rapatrié dans son Congo natal pour que son âme y repose en paix. Les diasporas où qu’elles se trouvent doivent se regrouper en association et organiser des retrouvailles régulières pour garder le contact – cela dit, en transcendant toute divergence politique. Que la différence des opinions politiques qui en fait ne visent que le bien et le mieux-être dans notre pays – ne soit pas un facteur de non fréquentation. Il faut parfois dépasser les microcosmes se constituant autour d’affinités ethno-régionales pour ne voir en l’autre qu’un concitoyen, un compatriote, un fils de la terre du Congo. La diaspora doit pallier aux faiblesses de l’action de l’ambassade ou du consulat congolais quand cela est nécessaire, d’où l’intérêt de la création d’associations communautaires.
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Décédé il y a environ 2 semaines, ce sont les voisins qui auraient alerté les services de police suite à sa disparition depuis un certain temps.
Les causes de son décès ne sont pas encore connues.
Gervais Mboumba, exilé politique, affectueusement appelé «Docteur en yaourtologie », l’oncle de l’actuelle ministre de la Jeunesse et de l’Education civique au Congo-Brazzaville, Destinée Ermela Doukaga, a été enterré le 22 février dernier suite au fait qu’il a été déclaré sans famille au Canada.