1ère interview de Tia Koné, en tant que président UDR:
« Je ne suis même pas assuré d’avoir 2 militants »
A l’issue de la création de son parti, Union pour la défense républicaine (UDR), Tia Koné, ex-président du conseil constitutionnel, a accordé sa première interview au Nouveau Réveil, dans son édition du 23 avril 2018. Interview Tia Koné Nouveau Réveil 23 avril 2018.
L’Union pour la défense républicaine, c’est le dernier né des partis politiques qui a été porté sur les fonts baptismaux ce week-end à Abidjan. C’est l’ancien président du Conseil constitutionnel, Tia Koné, qui en est le président. Transfuge de l’Udpci, Tia Koné donne, dans cet entretien, les raisons de la création de cette formation politique de l’opposition mais centriste. Aussi se prononce-t-il sur l’actualité nationale.
Interview Tia Koné Nouveau Réveil 23 avril 2018.
« Quand le père commun vous a laissé en héritage une maison et que vous ne pouvez pas vous entendre pour y vivre en paix, il vaut mieux, pour sauvegarder votre fraternité, vous séparer »
Président, on vous savait militant de l’Udpci. Aujourd’hui, vous venez de mettre sur pied un nouveau parti politique dénommé L’union pour la défense république. Peut-on objectivement dire que ce dernier né des partis politiques de Côte d’Ivoire est un démembrement de l’Udpci ?
– Il ne faut pas regarder l’Udr par rapport à l’Udpci. L’Udpdci est un parti dans lequel nous avons milité un certain temps. Comme je l’ai dit, quand le père commun vous a laissé en héritage une maison et que vous ne pouvez pas vous entendre pour y vivre en paix, il vaut mieux, pour sauvegarder votre fraternité, vous séparer. Que chacun aille construire sa petite maison d’où peut-être un jour, ils peuvent revenir ensemble pour fraterniser encore et vivre en paix dans la maison que le père a laissée. Donc l’Udr c’est un ensemble de militants, de citoyens ivoiriens qui voient autrement la politique telle qu’elle est faite dans la maison que nous avons quittée. Vous nous verrez à la tâche.
« L’Udr est un parti d’opposition mais centriste qui aura les deux oreilles rivées à la volonté du peuple libre et démocratique de la Côte d’Ivoire »
J’ai beaucoup appuyé sur les termes acrimonies, haine, méchanceté, délation. Notre parti, Udr, n’emploiera jamais ces moyens d’expression. Nous ouvrons nos portes, nos bras et nos cœurs à tous les citoyens ivoiriens quel que soit leur bord politique pour qu’ensemble, nous nous attelions à la solution des problèmes importants de l’heure. Nous devons poser la question pour savoir si nos concitoyens vivent bien et mangent bien, se soignent bien. C’est de ces problèmes majeurs que l’Udr entend discuter avec les responsables du Pdci. Dès que les structures du parti seront mises en place, nous irons saluer les autorités qui dirigent la Côte d’Ivoire. Si elles ont envie de discuter avec moi, je suis prêt à partager et à faire, moi aussi, à partir de leur expérience, ma perception des choses. Donc je ne viens pas pour déranger quoi que ce soit. L’Udr est un parti d’opposition mais centriste qui aura les deux oreilles rivées à la volonté du peuple libre et démocratique de la Côte d’Ivoire.
Vous dites que votre parti est de l’opposition et centriste. Cependant vous avez indiqué que vous apporterez votre soutien aux actions du gouvernement. Comment doit-on comprendre cette position de l’Udr ?
– Nous approuverons et soutiendrons les actions qui méritent d’être approuvées. Mais nous n’approuverons pas toutes les actions. S’ils ne sont pas d’accord, nous irons à l’écoute, nous irons nous informer et nous exprimerons notre désaccord sur des points précis. Mais nous le ferons de manière polie, respectueuse. Ceux qui représentent la Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est ceux qu’eux les Ivoiriens ont choisi, nous leur devons respect. C’est là l’appel au bon ton. Nous allons critiquer, mais nos critiques ne seront pas irrévérencieux, c’est que je ne cesse de dire. Cela ne voudrait pas dire que nous allons nous ranger du côté de la droite ou du côté forcement de la gauche. Nous sommes un parti d’opposition, notre essence, c’est d’être à gauche. Mais nous n’irons pas à gauche parce qu’il faut être à gauche….
Quel est votre avis sur la Commission électorale indépendante ? Appellerez-vous aussi à sa reforme comme les autres partis de l’opposition ?
– Tous ceux qui disent qu’ils ne veulent pas de la Cei, est ce que s’ils étaient au pouvoir et qu’ils mettaient en place une institution que des gens refusent, ils vont immédiatement réagir en changeant cette institution ? Ce que l’on reproche à la Cei, soit, mais cela n’empêche que les Ivoiriens respectent cette institution. Il faut négocier avec le gouvernement, il faut négocier avec ceux qui ont mis cette Cei en place, pour leur dire voici ce que nous pensons qui doit être fait pour satisfaire tout le monde. Il ne faut pas en faire une condition de participation aux élections…
D’aucun estiment que depuis la crise de 2010, de grands chantiers telle la réconciliation n’ont pas encore abouti. Est-ce votre avis ?
– Qu’est-ce qui n’a pas été fait ? Nous avons un président de la République qui a été mis en place. Je ne vois pas que cela est nécessaire que l’on revienne sur 2010. Il faut aller de l’avant. Il faut que nous avancions. Nous parlons des élections de 2020. Est-ce que nous voulons que les problèmes de 2010 reviennent au tapis avant que nous abordions les problèmes essentiels de 2020 ? …
« Nous sommes encore un parti naissant. Je ne suis même pas assuré que j’ai deux militants et vous voulez que je sois candidat en 2020 »
Serez-vous dans la course pour la présidentielle de 2020 ?
– Nous sommes encore un parti naissant. Je ne suis même pas assuré que j’ai deux militants et vous voulez que je sois candidat en 2020. Ce n’est pas le pouvoir qui me préoccupe. Ce qui me préoccupe, comment faire pour que les Ivoiriens soient heureux. Et sur ces questions, vous me verrez discuter partout où besoin sera.