Tension au procès des disparus de novotel, hier : Le juge et la défense s’empoignent
C’est dans la confusion totale que le juge Sissoko Amouroulaye a suspendu, hier, à 16 h 15, le procès des disparus de l’hôtel Novotel. Alors que la défense, par le biais de Me Félix Boblé, réclamait avec insistance la parole. «L’audience est suspendue pour reprendre demain matin, à 9 h 30», a coupé à la surprise des avocats de la défense, le président des assises qui ont repris, hier, leur cours normal au palais de justice de Yopougon. C’est donc avec un sentiment de colère que les avocats de la défense, qui ont mis en difficulté l’accusé témoin, Yoro Tapeko Max, poursuivi pour séquestration, disparition de corps et comparaissant libre.
Sous le feu roulant des questions des avocats de la défense, cet accusé qui a témoigné contre les collaborateurs du général Dogbo Blé que sont le commissaire Ozé Logué et le colonel Mody devant le juge d’instruction, est revenu plusieurs fois sur ses déclarations à la barre. «Cela fait plus d’une heure que Me Dadjé monopolise la parole. Le procès n’avance pas. Et en tant que président des assises, je dois relever cela», fera remarquer plus d’une fois le juge-président dans un accès de colère mal contenu.
Quant à l’avocat indexé, il a justifié que les questions qu’il posait devraient lui permettre d’arriver à la manifestation de la vérité dans les jours à venir. Et le juge Sissoko Amouroulaye de s’empresser de dire qu’il n’a point l’intention de bâillonner la défense.
L’avocat de la défense n’a pas essuyé la seule colère du juge-président. Puisque, auparavant, l’avocat général s’est plaint de l’interrogatoire musclé de Me Dadjé qu’il a qualifié de «harcèlement».
S’agissant du commissaire Ozé Logué, il a déclaré à la barre : «Je ne puis dire le nom de celui qui a tiré sur Jean-Yves Lambelin. C’est une accusation des gens à mon égard. Depuis avril 2011 jusqu’aujourd’hui, beaucoup de choses se sont passées». L’autre accusé, Don Joël, lui reconnaît avoir «enlevé un seul corps», jeté derrière la clôture du palais présidentiel, au Plateau.
Le général Dogbo Blé, commandant de la Garde républicaine sous le président Laurent Gbagbo, et ses codétenus sont accusés de complicité et d’assassinat de quatre individus dont des ressortissants français enlevés à l’hôtel Novotel lors de la crise postélectorale de 2010-2011 et retrouvés morts par la suite.
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