14 septembre, les brèves reprises de la toile

Ce jeudi 14 septembre 2017, M. Koulibaly Mamadou, Président de Lider a publié un communiqué sur la multiplicité des frais scolaires et la brutalité policière en Côte d’Ivoire.

Je voudrais remercier Lider pour la teneur de son communiqué que j’approuve en partie. En effet, ce communiqué à le mérite de mettre à nu l’escroquerie morale de la politique de gratuité de l’école prônée par le régime de M. Ouattara, tout comme d’ailleurs la vacuité de sa fameuse gratuité des soins et des accouchements.

Cependant, en ce qui concerne les propositions du Professeur Koulibaly pour régler la crise de l’école ivoirienne, je ne les partage pas du tout car je les trouve inappropriées. En effet, au lieu de proposer un mécanisme efficace et ciblé de financement de l’école ivoirienne, Lider se contente de proposer la suppression d’un certain nombre d’allocations budgétaires. Ainsi, propose-t-il notamment de :

– supprimer les financements aux fondations d’utilité publique;
– supprimer les subventions à la presse;
– dissoudre les institutions et agences budgétivores et superflues comme la haute autorité de la communication audiovisuelle, la médiature, la grande chancellerie, le conseil national de la presse, le conseil économique et social;
– surseoir au projet de train express à Abidjan.

Ces propositions de suppression formulées par Lider appellent de ma part des observations de fond et de forme.

Dans la forme, au regard du principe de l’unicité des caisses, le simple fait de supprimer un budget n’induit pas qu’il sera ipso facto affecté à l’école. La proposition de suppression desdits budgets, sans préciser à quoi ils seraient partiellement ou en totalité alloués, est incomplète et insuffisante.

Dans le fond, à moins de démontrer expressément, chiffres à l’appui, en quoi leurs budgets sont superfétatoires et exorbitants, il n’y a, à priori, aucune raison de supprimer les agences de régulation, d’autant que certaines d’entre-elles sont nécessaires. Il y a peut-être lieu de réviser à la baisse ou de contrôler l’usage qu’elles font des budgets qui leurs sont alloués mais pas nécessairement de les supprimer. Il faut éviter de jeter l’enfant avec l’eau du bain.

La proposition de suppression de la subvention à la presse est particulièrement sympathique de la légèreté avec laquelle une telle proposition a été faite, d’autant que la quasi majorité des entreprises de presse sont déjà agonisantes. Au delà de ce qu’elles sont des entreprises comme toutes les autres, elles ont cependant un rôle particulier d’information des populations, de promotion de la démocratie et de l’expression plurielle que les autres entreprises n’ont pas. Supprimer la subvention à la presse c’est, au mieux, favoriser la mainmise et le contrôle des grands groupes financiers sur ce secteur, au pire, c’est précipiter leur disparition.

Lider propose également que le projet de train urbain soit suspendu. Suspendu jusqu’à quand alors qu’il est une nécessité économique et sociale au regard de l’absence de fluidité de la circulation et du transport à Abidjan. Le projet du train urbain en lui-même est bon. Ce qui l’est moins c’est son coût de réalisation au regard des options de réalisations inopportunes qui semblent avoir été retenues. En conséquence, au lieu de le suspendre, ce qui aurait pour effet de prolonger inutilement la souffrance des abidjanais il faut plutôt plaider pour que le coût de ce projet qui est manifestement exagéré soit révisé à la baisse.

Jean Bonin (porte-parole de Pascal Affi N’guessan)
Juriste, Citoyen Ivoirien

____________________